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Situation. Le village de Sermaise est situé à 6,2 km de Dourdan, son chef lieu de canton , et à 51,3 km de Paris.

Le territoire de la commune a fait partie de l'ancien Hurepoix "Uripiorium felix regio". L'heureux pays de l'Hurepoix, disaient les anciensgéographes en parlant de la province à laquelle ils donnaient Dourdan pour capitale. A leurs yeux, cette contrée, où s'entremêlaient bois, prairies, moissons, vignes et vergers, un contraste, un dédommagement à côté de la région moins favorisée du Gâtinais.

La commune occupe, comme celle de Roinville dont elle semble être le prolongement, le fond et les versants d'une vallée. De Roinville à Sermaise et au-delà, la route est parfois bordée de frais ombrages, de bois marécageux et de prés humides suivant le cours de l'Orge. Sermaise un peu caché quoique près de la route de Dourdan à Saint-Chéron est un village aux maisons peu nombreuses dont l'emplacement mal nivelé accuse un bouleversement des sols. En effet, Sermaise a failli  être détruit plusieurs fois par les innondations dont les plus connues sont celles de 1780 et 1829.

Communes limitrophes. Le territoire de Sermaise et de ses nombreux hammeaux et écarts est limité par les communes du Val-Saint- Germain au nord , de Saint-Chéron au nord-est e à l'est de Villeconin au sud-est, de Boissy-le-Sec au sud, de Roinville à l'ouest.

Population. La population de la commune set actuellement de 514 habitants et se partage comme suit: Sermaise (chef-lieu), 148 individus, 39 maisons; Blancheface, 151 individus, 50 maisons; Le Mesnil, 36 individu, 28 maisons; Montflix, 43 individus, 11 maisons; Mondétour, 28 individus, 7 maisons; La Charpenterie, 5 individus, 3 maisons; Le Tertre 15 individus, 1 maison; Haute Minière, 7 individus, 1 maison; La Mercerie, 5 individus, 1 maison; La Rachée, 6 individus, 2 maisons; La Jeulerie, 10 individus, 2 maisons; la maison Blanche, 11 individus, 2 maisons; Villeneuve, 6 individus, 1 maison; Bellenger, 3 individus, 1 maison.

Le nombre d'habitants de Sermaise était de 168 vers 1275, de 400 en 1676, de 596 en 1743, de 616 en 1806, de 666 en 1824, de 572 en 1846, de 560en 1856, de 549 en 1866 et de471 en 1891.

Superficie. En 1820, lors de la confection du cadastre le territoire de la commune se divisait comme suit:

Terres labourables...967ha6785    |    Pâtures plantées ou non plantées...1ha9640
Vignes........................61ha8330          Friches plantées..............................2ha3035
Bois............................190ha3650        Oseraies..........................................0ha9835
Jardins............................8ha51            Mares..............................................0ha98
Près..............................45ha0660        Murgers,    friches, terres vaines......27ha6860
Aulnaies..........................8ha4065        Propriétés bâties............................ 8ha3860
objets d'agrément...........2ha3640        Divers (chemins, cours d'eau)........33ha5625

                                          Total.......1360ha0175

      Dans le courant du siècle, l'aspect du sol a été quelque peu modifié; on peu aujourd'hui répartir le territoire de la manière suivante:

                                        Superficie exploitée

Vignes.........3ha0000.......Prairies naturelles, herbages et pâturages..45ha0660...Terres labourables...990ha6937
Bois.........258ha6007.......Jardins de plaisances, parcs..........................2ha3640...Jardins......................    8ha5100

                                          Total .......1268ha2344

                                          Superficie non exploitée

Landes, pâtres, bruyères...31ha9535    Terrains marécageux...............9ha3900
Voies de communications, cours d'eau, et constructions n'ayant pas le caractère rural.........50ha5096

                                            Total............91ha8531

Altitude. La place de Sermaise-village est à 84,401 m au dessus du niveau de la mer. Le passage à niveau de la Haute-Minière, sur le chemin de fer de Paris à Tours, est coté 91,584 m.

Nature du sol et climat. Le sol est sableux dans les pentes, argilo-sableux dans le fond de la vallée et composé de sable, de marne et d'argile dans les plaines. On trouve quelques bancs d'argile, de calcaire grossier et de tuf dans la versant sud. Les crètes des versants présentent un peu de meulière recouverte d'une couche arable de faible épaisseur (plateau du Tertre, butte du Mesnil). Nous respirons ici un air vif mais sain, en raison e la nature du sol et de son abondante végétation. Les gelées printanières se font sentir dans la vallée.


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Relief. Le territoire de Sermaise est très accidenté. Su le versant sud de la vallée e l'Orge, on remarque les hauteurs de Villeneuve, de Mondétour et de Sermaise (butte à la Blotte, bois de Graville, butte du bois du croc, bute de Locandry, sans oublier les hauteurs du Mesnil. Au-delà  des pentes du versant sud se trouvent les plaines fertiles de Montdétour, de Blancheface et du Mesnil. Montflic est à l'extrémité sud-est du territoire à 4 km du chef-lieu. Il appartient au versant ouest de la vallée de la Renarde, dite "rivière de Soucy"  où  descendent ses eaux par un ravin. Sur la rive gauche de l'Orge, en face du village de Sermaise, se dresse la butte du Tertre. Il y a encore les pentes de la Bretonnière et de la Duboiserie. Derrière le Tertre, on aperçoit la haute plaine ou plateau qui fait partie de la vaste propriété du Marais.

Hydrographie Sermaise est traversé de l'ouest à l'est par la rivière l'Orge qui pénètre dans le territoire au lieu-dit "Moulin Rocher", passe à Bellenger, à Sermaise-village, à la Mecerie, près de la Charpenterie, à la Rachée et rentre dans la commune de Saint Chéron.

Quelques fossés,boëles et morts-rûs ou bras-morts se détachent du cours principal  de la rivière dont le lit naturel a été déplacé en maints endroits lors de l'installation des anciens moulins de Bellenger, de la Mercerie et de la Rachée (aujourd'hui usine).

Sur la rive droite de l'Orge arrivent quelques ravins: celui de Montdétour, ceux du Bois-Clair, celui de Moque-Bouteille ou des buttes de Locandry et le ruisseau de la Rachée. Sur la rive gauche on peut citer: le ruisseau de la Nation qui passe sous le chemin de fer et sous la route de Dourdan pour rejoindre l'Orge en aval de Bellenger et le ravin de l'étang qui descend des pentes de la Bretonnière. les sources de la fontaine au lait clair, de l'aulnaie des petites fontaines et de la fontaine du Croc (rive droite) ne sont pas assez abondantes pour former un ruisseau; leurs eaux se perdent dans les terres.

Le village de Sermaise est assez bien pourvu d'eau. Il n'en est pas de même de ses hameaux qu doivent utiliser pour les besoins domestiques leau de pluie recueillie dans des citernes. A Blancheface, il y a cependant un puits communal dont l'eau est excellente mais peu abondante.
Voies de communication.
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La commune de Sermaise est desservie par

1. par le chemin de grande communication N° 116, d'Arpajon (chemin 97) à Auneau (Eure et Loire), par Bruyère-le-Chatel, Saint-Chéron, Sermaise, Roinville, Dourdan, Sainte-Mesme, Saint-Martin de Bréthencourt, Boinville-le-gaillard et Orsonville;
2 par le chemin de grande communication N°148 de roiville à Boissy-le-Cutté, par Marchais, Sermaise (Montflix), villeconin, Chauffour-les Etréchy, Etréchy, Villeneuve-sur-Auvers, avec embranchement de Villeneuve-sur-Auvers au Mesnil-Racoin (route nationale 191);
3 par cinq chemins vicinaux ordinaires: N°1 d'Angervilliers à Villeconin (6100m); N°2 des Granges à Saint-Chéron (4303m); N°3 de Mondétour (1590m);  N°4 du chemin 116 à Saint-Sulpice (1114m); N°5 de Marchais à Sermaise (330m);
4. par 48 chemins ruraux dont la plupart sont empierrés et en bon état.

Le territoire est encore traversé par la ligne de chemin de fer de Paris à Tours par Vendôme, sur un parcours de 2754 mètres. Ce chemin de fer passe près de l'ancienne route départementale de Paris à Dourdan, aujourd'hui chemin 116, et à 450 mètres de Sermaise-village. Un arrêt, situé au Lieu-dit "Haute-Minière" dessert les communes de Sermaise et de Roinville.
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Flore et faune du pays


La flore n'offre ici rien de tout particulier, c'est la flore des environs de Paris; cependant elle est des plus variées en raison des inégalités du sol et les différences de terrain. Elle permet à l'herboriste de faire bonne provision de nombreuses variétés officinales, et à l'amateur de se constituer un herbier assez complet.
Dans les pentes sableuses, on trouve très répandus le sarothamnus , scoparius, l'erica cinersa et la calluna vulgaris.

Si l'on suit le chemin qui longe la rivière d'Orge vers Bellenger, on rencontre presque toutes les variétés de petites graminées de nos prairies: bromus asper, poa annva, poa palustris, poa bulbosa, poa aquatica, poa magasehia, anthoxanthum odoratum, brisa média, holcus mollis, alopecurus arvensis, eragrostis canina, avena flavescens, stachys palustris, bromus tectorum, aira flemosa, melia uniflora, etc. Il ne faut pas oublier à côté de ces graminés, les scabiosa colombaria, centaurea jacea, seneccia vulgaris, canvolvulus arvensis, achilba ptamica, echinos pernumlappula, ex.ica cinersa, sambucus ebulus, amsinkia perigrina eryngeum campestre, heraclum spondylum, etc.dans le chemin creux et inégal de Sermaise au Mesnil, et aussi dans les bois traversés par ce chemin, avec les genêts, bruyères et graminées déjà nommés, remarquons: les dactylon genodon hordeum murinum, arthemisa vulgaris, inula dyssenterica, daucus carota, ranonculus auricomus, campanula rapunculus, bryona droîca, anthillis vulnéraria, melilotus arvenois, agrimonia eupatoria, rubus casins, potentilla reptans, lythrum solicaria, verbascumtapsus, achillea millefolium, prédicularis sylvatica, lolcum perronne, galeum palustris, geranium lucidum linum tennifolium et fumana vulgaris.

Dans les gazons qui bordent les chemins montant vers Blancheface et Montflix, et d'autre part, vers Mondétour, au milieu des variétés déjà citées, on peut grouper toutes les légumineuses: tripolium fragiferum, medicago lupulina etc., ainsi que la bellis perennis (très abondante), la bourrache (borrago officinalis), le poterium sangiusorba, le plantago laceolatum, la mentha officinalis, l'ajuga genevensis, l'armeria plantaginea, le lotus carniculatus, le silene inflata, etc.

L'on trouve aussi au fond de la vallée, des carex paradoxa, carex curto, carex pallescens, carex precox, carex muricata, carex paludosa, capperus longus, ajunga genevensis, urtico droîca, phragmites communis, stachy palustriss, salvia pratensis, rumex hydrolopathum, lazula vernalis, pteris aqualina, poa aquatica, potentilla anserina.

Dans la plaine du Tertre, dans les parties cultivées entre Sermaise et Blancheface, et aussi entre Villeneuve et Mondétour, le brassica naprus et le cynus ubluet envahissent les céréales.

Citons enfin quelques champignons: amanita aurantiaca, agaricus auriantiacus, cantharellus cibarius et morchella esulenta assez répandu mais bien peu recherchés.

Il en est de même pour la faune que pour la flore, elle est celle du climat séquanien. Il y a ici peu de renards, mais le blaireau, ce dévastateur des vignes, du gibier, des poulaillers, etc, est plus connu. Il se tient surtout dans les coteaux boisés. On trouve dans les bois des couleuvres et lézards mais très peu de vipères. On en a vu cependant quelques-unes à la Rachée; Comme gibier, on a surtout le lapin; le lièvre est plus dans les régions où sont cultivées les betteraves et autres racines. Les perdreaux se plaisent assez dans le calme des plaines. Quelques chevreuils et cerfs s'échappent des bois du Marais. .(Il est délivré pour Sermaise environ 25 permis de chasse chaque année).

Les insectes trouvés jusqu'ici ont pu être rangés dans les espèces connues. inutile de nous attarder à les nommer. Les lépidoptères, que je recherche particulièrement, sont assez rares surtout dans la vallée; aussi a-t-on cru inutile de prescrire ici la destruction des chenilles dont les dégâts sont insignifiants. On n'a pas encore signalé à Sermaise la présence du phylloxera. La fourmi est en revanche très commune dans les sables et constitue un des ennemis de la vigne dont elle suce les racines. Le melolontha vulgaris et son ver blanc sont assez répandu dans le voisinage des bois. Le telephorus fuscus est très connu dans les jardins où il ronge particulièrement les feuilles du lis. Pour cause peut être, cette belle fleur est presque délaissée. Le liptogasten cylindrieus et le pacurpa communis incommodent l'été les travailleurs des champs dans la zone de la rivière.

Etat de la propriété


Le sol est très morcelé: les 1.360 hectares qui constituent la superficie du territoire comptent 10;335 parcelles réparties entre:
- 539 particuliers habitant ou non la commune et possédant ensemble 1157 ha 8725
-    3 établissements hospitaliers possédant ensemble                            139 ha 1492
-    3 sociétés ou compagnies possédant ensemble                                  12 ha 2904

- 29 particuliers cultivent moins de 1 hectare
-  4 particuliers cultivent de 1 à 5 hectares
-  3 particuliers cultivent de 10  20 hectares
- 14 particuliers cultivent de 20 à 30 hectares
-  2 particuliers cultivent de 30 à 40 hectares
-  2 particuliers cultivent de 50 à 100 hectares
-  1 particuliers cultivent de 100 à 200 hectares
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Principales cultures. Economie rurale. Industrie.

Sermaise est actuellement un pays de culture . Son sol fertile produit en abondance des céréales et des plantes fourragères pour la nourriture du bétail.

De plus, dans la vallée, on cultive le haricot, l'asperge, et pour leurs graines la carotte, la betterave et le radis. la vigne est aujourd'hui délaissée ou à peu près, elle n'occupe plus que 3 hectares du territoire au lieu de 60 environ il y a 50 ans et 150 au siècle dernier. Quelques mauvais hivers, ceux de 1870-71 et 1879-80, par exemple, ont détruit beaucoup de vignes en même temps que des arbres fruitiers. D'autre part certaines maladies inconnues autrefois; le mildiou (depuis 1876), l'odium (depuis 1847), le pourridié, la chlorose, etc., en réduisant considérablement les récoltes , ont découragé nos vignerons.

Les céréales cultivés aujourd'hui sont surtout le blé et l'avoine. Le maîs est mangé en vert par le bétail qui en est très friand. On ne fait du seigle et de l'orge que pour les besoins de la basse-cour, et, depuis quelques années, le méteil étant moins recherché n'est cultivé que par les quelques sages laboureurs qui font eux mêmes leur pain. Le pain de méteil est moins blanc mais durcit moins vite que la pain de froment.

La pomme de terre est récoltée pour les besoins domestiques. Cependant,, certains en font pour être vendue à des restaurateurs parisiens. Il serait désirable que cette culture assez avantageuse se propageât.

On ne fait pousser icila betterave que pour l'alimentation du bétail, aucune distillerie ni fabrique de sucre n'existant dans les communes environnantes. D'ailleurs, les distilleries et fabricant de sucre jouissent d'un bien maigre crédit auprès des producteurs qu'ils exploitent le plus possible. Si l'état prend un jour le monopole de la rectification de l'alcool et celui du raffinage du sucre, qui appartiennent à un trop petit nombre d'individualités et leur permettent de se faire des fortunes colossales, nous verrons peut-être s'installer dans les vieux moulins abandonnés des fabriques de sucre d'alcool bruts montés par des syndicats agricoles.

Comme racines fourragères, à côté de la betterave, on ne rencontre que la carotte et un peu de navet.

Dans les prairies artificielles, il y a surtout le sainfoin , la luzerne et le trèfle incarnat. Ce dernier est donné en vert aux chevaux principalement.

Les plantes oléagineuses (colza, oeillette, navette, cameline) sont inconnues dans la région.

On ne cultive plus le lin et le chanvre dont nos paysans se faisaient autrefois de la toile.

Enfin, aucune plante industrielle n'est récoltée ici, la richesse du sol permettant de se livrer cultures ordinaires qui exigent peu de soins  minutieux et sont en somme plus productives que les cultures spéciales.

On rencontre, en autres, comme arbres fruitiers des pommiers et quelques poiriers à cidre. Cette boisson est ici, du reste, la plus en usage. Elle y a remplacé le vin consommé en plus grande quantité autrefois ou les bons vignerons de Sermaise n'en récoltaient pas moins de 20 à 25 pièces les années moyennes.

Le lait vient s'ajouter aux produits de la terre et est une des ressources de la population. on compte dans la commune 250 vaches laitières environ. Le lait est employé à engraisser les veaux pour la boucherie  ou à faire du fromage et du beurre. Cependant, certains producteurs leur lait pour l'alimentation de Paris et de sa banlieue. Nos cultivateurs trouveraient tout avantage à se constituer en syndicat pour l'écoulement de ce produit de premier ordre. Le lait qu'on enlève dans nos campagnes n'est payé par les gros laitiers que 9 ou 10 centimes le litre en moyenne, tandis que le même litre de lait, après avoir coûté moins de 5 centimes de transport et autres frais, est vendu au consommateur parisien 30 centimes minimum. Le commerce se réserve donc plus de 100% de bénéfice sur la production. C'est trop.

Revenons à Sermaise. Le moulin de Bellenger et de la Mercerie ne sont plus exploités. Une usine pour la fabrication des mèches de sûreté pour les mineurs est installée en lieu et place du moulin de la Rachée; elle emploie environ 25 ouvrières, la plupart habitant Saint-Chéron.

La population, on le voit, s'occupe, presque uniquement, mais avec succès, de l'exploitation du sol. Malheureusement, c'est en général  ici la vie matérielle est terre à terre, comme l'on dit. Le paysan ne se livre à aucune distraction ni art d'agrément, sa seule aspiration est d'amasser, d'amasser toujours; il semble condamné à gratter la terre sans trève ni relâche, sans jouir de la vie, jusqu'au jour ou cette terre recevra son corps usé par la souffrance et les durs labeurs.

Cependant, il y a un remède au mal, et le premier moyen de travailler à l'ennoblissement, au bien-être moral de nos campagnards, c'est de les instruire tout en cherchant à les attacher au sol qui les nourrit.

 

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L'origine de Sermaise est inconnue, c'est à dire qu'il n'existe aucun document faisant connaître l'époque ou son territoire a été occupé et mis en culture, ou ses premières habitations ont été construites. Cependant, si l'on jette un coup d'oeil à travers ce vaste territoire, on découvre des restes d'habitations anciennes: à Blancheface (Château Gaillard), entre le Mesnil et la Rachée (Le Clos Goury), à Montflix (Les trois Murgers), dans la plaine du Tertre, au pied de la butte du même nom, à la Haute-Minière, et aussi dans la pente de la Bretonnière et de la Duboiserie. Ces constructions étaient isolées. Il est vrai que les ancêtres aimaient peu le voisinage, chacun d'eux s'établissait près d'une fontaine ou d'un cours d'eau, dans une campagne ou dans une forêt où il se logeait avec sa famille au milieu des terres qu'il cultivait. La première idée de Patrie, le besoin fréquent de s'unir contre l'ennemi commun, les premières lueurs de l'instruction, et aussi le désir du bien-être par le progrès ont peu à peu rapproché les hommes et formé la société actuelle, éclairée, hospitalière, forte et confiante dans l'avenir.

Sermaise (1) doit peut être son nom à la disposition de ses coteaux en circuit et entre lesquels se trouvent groupées en cercle les maisons du village. Quelques-uns prétendent à tort ou à raison, que Sermaise a été fondé par une colonie de Sarmates établie ici lors des invasions, mais il faut remarquer que plusieurs communes de France portent le même nom e aussi que les Sarmates, aprèès avoir pris part à l'invasion des Huns en Gaule se sont établis su les bords de la Baltique.

L'orthographe du mot a eu différentes formes. Il y avait au XVe siècle un Baron de Sergmès; sur les actes de l'état civil, on lit d'abord "Sermaises" au XVIIe siècle , puis "Sermaize" et enfin "Sermaise" à partir de 1780. Dans un guide très ancien sur les environs de Paris, on voit: "sarmaize, village sur la route de Dourdan, 11 lieues".

(1)Si l'on ne sait rien de précis sur l'origine de Sermaise, il faut remarquer que le nom n'a rien de moderne. Il en est de même de Montflix (Mont felix = heureux), La Rachée, hameaux, et aussi de Saint-Chéron, Jouy, Dourdan, communes voisines. On a trouvé dans la vallée de l'Orge quantité d'objet antiques qui attestent qu'elle est habitée depuis longtemps. C'est ainsi que les jolis pavages en mosaiques découverts à Sainte-Mesme marquent l'emplacement d'une somptueuse villa gallo-romaine. A Saint-Evroult (comme à Saint-Chéron), une chaussée et des acqueducs mis à jour rappellent aussi les temps gallo-romains. A Soucy , situé à 5 km de Sermaise des mosaiques de la même origine ont été déterrées et enlevées  vers 1868. Dans cette même localité, on a découvert des roches en gré qui ont dû servir à polir et à aiguiser des outils et des instruments en pierre, L'une de ces roches ne contient qu'une seule rainure, mais l'autre en porte 9, dont 7 à côté l'une de l'autre et parallèles permettaient sans doute de polir plusieurs instruments à la fois. Je dois ajouter que des fragments de haches en silex ont été trouvés sur notre territoire. Quelques-uns de ces fragments sont déposés au musée scolaire.




Au temps de la féodalité, Sermaise était le siège d'un grand nombre de fiefs plus ou moins importants, dépendant de seigneurs différents.

Il y avait les fiefs de Villeneuve, de Mondétour (Maudestour), de la grange de Maugrenoult, de Montflix, du Mesnil de la Rachée, de Trousse chien. le Tertre faisait partie du domaine du Marais. Un lieu-dit de Sermaise, le bois de Graville tire son nom des seigneurs de Graville, Barons de saint-yon.

La seigneurie de la paroisse relevait de celle de Milly en Gâtinais; elle a été possédée depuis le XIVe siècle, au moins, jusqu'au XVIIIe siècle par la famille Descrones et par celle de Hemery qui lui a succédé par alliance. François de Hémery a vendu cette seigneurie en 1733 à G de Lamoignon qui, par un traité en 1735 en est resté seul propriétaire ainsi que des droits de pêche, de chasse,, de patronage de la chapelle Saint-Georges.

Anne d'Autriche, mère de Louis XIV, avait détaché Sermaise du Comté de Dourdan en faveur de Guillaume de Lamoignon, premier président de la Cour du Parlement, seigneur de saint-Chéron, Bâville , etc. Les officiers du bailliage de Dourdan, qui perdaient quelque chose à cet amoindrissement du ressort, furent dédommagés d'un autre côté. Le premier président de Lamoignon donna comme indemnité à M; Védye, lieutenant général du baillage, la charge et office de prévôt de Dourdan, et aux autres officiers du baillage, les diverses commisions de la prévôté.
Justice et tabellionage. A l'égard de la haute justice, Sermaise dépendait du Comté royal de Dourdan et il en était de même de même  du tabellionage. Ces deux droits seigneuriaux ont été donnés ont été donnés en 1661 par la reine mère à Guillaume de Lamoignon qui les  a fait entrer dans son marquisat  de Bâville.

Antérieurement, Sermaise a été la résidence d'un substitut-juré ou d'un sous-fermier du tabelllionage de Dourdan, en d'autres termes, une des branches de ce tabellionage.

Parmi ces fonctionnaires, il faut citer Etienne Bedeau qui se qualifiait de substitut-juré, commis au lieu et paroisse de Sermaise, d'abord sous Jean Perrier, tabellion à Dourdan en 1537, et ensuite sous Marin Deschamps, tabellion royal à Dourdan, de 1538 à 1570.. Pendant l'exercice d'Etienne Bedeau, il y avait encore un substitut à Montflix, paroisse de Sermaise, comme l'atteste le titre suivant que nous avons copié tous simplement :
"Censier reçu par noble homme Me Pierre Chartier, seigneur du Tartre (1) et de Baudrecourt, notaire et secrétaire du roi et greffier en sa chambre des comptes, en son hostel seigneurial du Tartre, Paroisse de Sermaises, bailly de Dourdan , en la présence de moy, Claude Bailly, substitut au lieu de Montflix pour Jehan Pesan, tabellion à Dourdan."

Citons encore comme tabellions: Jean Thiboust (1557); Pierre Descoutures (1559); Jean Le Couturier, de 1576 à 1613, à Blancheface; Jean de Varenne, de 1585 à 1588, à Sermaise; Georges Le Cousturier, sans doute frère de Jean Le Cousturier, de 1613 à 1622, à Blancheface; Simon Le Cousturier, de 1614 à 1642; Jean Coudray (1639); Jean Houdoin, de 1648 à 1670; et Pierre Besnard, de 1670 à 1701. Ce dernier est devenu seul tabellion à Sermaise à partir du jour ou a cessé l'exercice de Jean Hardouin. En 1673, il était greffier à Baville et paraît avoir conservé ses fonctions jusqu'en 1692. En 180, il a exercé les fonctions de bailli pour cause d'absence de celui-ci. En 1692, Pierre Besnard est procureur fiscal du bailliage de Bâville. Outre ses fonctions, il était fermier conjoitement avec son frère, Jean Besnard, des droits de greffe et de tabellionage des paroisses de Sermaise et Saint-Chéron. A partir de cette époque, la résidence d'un notaire à Sermaise a cessé et le droit de tabellionage a toujours été exercé par le tabellion de Saint-Chéron.

Sermaise ne parait pas avoir été depuis le XVe siècle en possession d'une justice instituée, de sorte que les affaires contentieuses qui s'y  produisaient devaient être portées au baillage de Dourdan dans le ressort duquel elle était. Toutefois, il s'y trouvait une résidence de sergent, car en 1640, on trouve que Gauldon y était sergent royal. Lorsque  cet te paroisse fut détachée de Dourdan  et unie au marquisat de Baville,, en 1670, la résidence du sergent paraît y avoir persisté puisqu'en 1701, Louis Claude Augé se qualifiait de "sergent ordinaire du Bailliage de Baville", demeurant à la Charpenterie de Sermaises"

(1) Il s'agit du Tertre.



 

MONDETOUR. Mondétour ou plutôt Maudestour (mauvais détour) a été appelé ainsi à cause de sa situation escarpée, et autrefois, de ses mauvais chemins sur un sol glaiseux.

Les familles Brière et Mesnard ont ajouté Mondétour à leur nom en le faisant précéder de particule dite nobiliaire. Ainsi Jean Brière, ex-secrétaire du roi Louis XIV, né en 1771, mort en 1798, prend la qualité d'écuyer, sieur de Mondétour en partie. Isidor Simon Brière de Mondétour est ainsi nommé lors du mariage de sa soeur, Mme Buchère, en 1777. François Nicolas Brière ajoutait " de Mondétour" à son nom, dès 1778. Tous ses actes de notaire sont signés "Brière de Mondétour", et ses enfants ont conservé le même nom, sauf l'un d'eux qui, par décret de 1858, a été autorisé à ajouter "Valigny" à son nom, et à s'appeler "Brière de Mondétour-Valigny)

Plusieurs enfants de Jean-Baptiste Mesnard, régisseur à Baville, ont également pris le nom de Mesnard de Mondétour. Cette addition de nom est fondée principalement  sur un contrat de 1733 par lequel Paul Augustin Dubuisson , écuyer, seigneur de Mondonville, et Elisabeth Catherine Daverton, sa femme, issue des anciens seigneurs de Blancheface, ont vendu à Etienne Mazure, procureur fiscal du marquisat de Bâville , et à Marie Madeleine Langlois, sa femme "la ferme de la Guérenardière, située à Mondétour, 38 arpents de terre en dépendant, 50 arpents de terre, pré, bois et vignes, situés au même lieu, étant en rôture et charges de cens et rentes, et 11 livres de rentes constituées en 3 parties."

L'ancienne ferme existe encore. Sous l'Empire, la famille Brière a fait construire près des vieux bâtiments une confortable maison d'habitation, dite "Château de Mondétour", en style de l'époque, entourée d'un parc et habitée aujourd'hui par M Talabart, avocat.

LA VILLENEUVE.La Villeneuve a été le théâtre de meurtres atroces commis au siècle dernier par la bande de Renard dont le chef, prénommé Jean-François, ainsi que Toussaint  Soubriat, Pierre Farneau, Jean Sébastien  Cordel, Jean Garnier et d'autres furent condamnés à la peine de mort par arrêt de la Cour du Parlement du 26 février 1766.
Cet arrêt confirma une sentence rendue le 22août 1765 par le Lieutenant criminel du Baillage de Dourdan  et par laquelle " les dits Jean-François Renard, Toussaint Soubriat, dit le "Jardinier de Châtenay", Pierre Farneau dit "Baptiste Lapin", et Jean-Sébastien Cordel, dit "Le Soldat" auraient été déclarés dûment atteints et convaincus d'avoir avec, d'autres de leurs complices, de dessein prémédité, commis nuitamment le 26 au 27 décembre 1763 cinq assassinats dans une seule et même maison, au hameau de Villeneuve, paroisse de Sermaise-sous-Dourdan, ès personnes de Jeanne Ferry, veuve de Pierre Rocher, Pierre  Canet , vigneron, son gendre et Denise Chevallier, leur servante domestique, et encore de Louis Molherbes, vigneron, demeurant au hameau de Beauvais, paroisse de Roinville, et de Pierre Leblanc, aussi vigneron, demeurant au village de Saint-Chéron Montcouronne, qui se serait trouvé dans la dite maison, et ensuite d'avoir volé la plus grande partie des effets , hardes, nippes, chemises, deniers comptants, et autres, mentionnés au procès, appartenant tant à la dite Veuve Rocher, Pierre Canet, son gendre, qu'à la dite Chevallier, leur domestique..."

"Pour réparation de quoi les dits Jean-François Renard , Toussaint Soubriat, dit "Le Jardinier de Châtenay", Pierre Farneau, dit "Baptiste Lapin", Jean-Sébastien Cordel, dit "Le soldat), Jean Garnier, dit "Breton", et Pierre Louis Antoine Duhamel, dit "Le Petit Parisien", auraient été condamnés à avoir tous les six les bras, jambes, cuisses et reins rompus vifs par l'exécuteur de la haute justice, sur un échafaud qui pour cet effet se serait dressé en la principale place de la ville de Dourdan et mis ensuite sur chacun une roue, la face tournée vers le ciel pour y demeurer tant et si longuement qu'il plaira à Dieu leur conserver la vie; ce fait, leurs corps morts portés par l'exécuteur de la haute justice, savoir:: ceux des dits Renard, Soubriat, Farneau et Cordel, sur le grand chemin de la dite ville de Dourdan à Sermaise, et à l'endroit en face dudit  hameau de Villeneuve où cinq personnes ont été par eux assassinées."

Un complice nommé Antoine Charron, dit "Tournetalon", codamné par le même Arrêt a été pendu, fut également exposé après sa mort sur la route de Dourdan, en face de Villeneuve.

Après le supplice de Renard et de 31 de ses compagnons, le reste de la bande émigra dans la forêt de Montargis en chantant: "Dedans    Dourdan,    ils sont méchants..." Les crimes atroces recommencèrent et le fameux Robillard, le nouveau chef, fut pris et condamné. Par jugement prévôtal de Montargis, il paya sa dette, le 13 septembre 1783, avec 70 autres brigands de sa société en se partageant la roue, le gibet et les galères. La bande d'Orgèes, comme on l'appelait, n'était pas entièrement détruite: Fleur d'Epine, issu de Renard, la reconstitua plus terrible que jamais. Ces parias du crime, avec leurs moeurs étranges, leur code barbare, leurs mariages sommaires, leurs rites immondes et leurs parodies sociales s'étaient alors cantomnés dans les bois de Saint-Escobille d'où ils exploitaient les vastes espaces et les hameaux écartés de la Beauce? Connus et redoutés sous le nom de "Chauffeurs" parce qu'ils brûlaient lentement les pieds de leurs victimes pour obtenir des révélations de trésors, ils ne s'inquiétaient pas si la Révolution avait changé les bases de la société, et, terroristes indépendants, ils suivaient le fortune du Rouge d'Aneau et de ses satellites. Le XIX siècle, en commençant, finit leur histoire, et le 12 vendémiaire an IX (30 octobre 1800), la guillotine de Chartres dévora coup sur coup les 21 têtes des derniers chefs. Ces brigands du siècle passé sont déjà légendaires, et le roman s'est emparé de cette chronique sinistre dont Dourdan et ses environs peuvent fournir le premier et le plus émouvant chapitre.

BELLENGER. Bellenger,originairement appelé "Le Petit Moulin", aujourd'hui non exploité, doit son nom à une famille très ancienne.

Ecrit "Bérangier" dans les titres de 1295, ce nom est encore orthographié de même en 1376, puis devient "Bellenger" en 1510. En 1757, il est encore représenté par "Jean Bellenger des environs de Saint-Chéron".

Bellenger appartient actuellement à M. Degas, propriétaire à Paris, qui possède aussi la ferme de Villeneuve, exploité par sieur Durand.
LA RACHEE. La Rachée relevait au XV e siècle du fief de Graville ou Gravelle, assis à Authon-en-Beauce. En 1497, on parle d'hommages de noble homme Gilles d'Hémery , seigneur de Blanchefouasse, pour le fief du moulin de la Rachée, à Nicolas Vigneron, grainetier à Paris, seigneur de Launay et Saint-Michel-sur-Orge, à cause de sa terre et seigneurie de Gravelle. En 1520, de nouveaux hommages sont rendus par François de Hemery à Anne Lucas, dame de Sainte-Mesme et de Gravelle. Le même se rend acquéreur d'un moulin à fouler le drap et les terres de la Rachée.

Barbe de Vieil-Chatel, veuve de François Hemery acquiert, en 1575, l'emplacement du moulin de la Rachée et d'autres terres, de plusieurs personnes et notamment de Jean Guégnées, ancienne forme du nom local de Guénée.

Parmi les biens saisis sur Jacques de Cisternay en 1662, l'Hôtel-Dieu de Paris achète le moulin de la Rachée et ses dépendances pour 11.000 Livres. Il est également question de remise par le Comte de l'Hospital  -  Saint-Mesme des droits seigneuriaux pour la Rachée mouvant du fief de Gravelle, pour la somme de 2200 livres.

Il nous reste à parler de la fontaine de la Rachée qui est, après celle de Soucy, la plus belle fontaine de nos environs par l'abondance, la limpidité et la bonne qualité de ses eaux. Leur température, en toute saison, ne varie pas entre 10 et 12 degrés centigrades et leur rendement très régulier s'élève à plus de 500 litres par minute.

Des travaux d'embellissement ont été éxécutés à diverses époques. Tout d'abord, le premier président de Lamoignon, grand amateur de ses eaux, la fait sortir de l'état primitif et négligé ou elle se trouvait. En effet il créa le grand bassin demi-circulaire qui fut prolongé dans le monticule d'ou sortent les eaux, afin d'obtenir une façade à pic dans laquelle fut placée la grande pierre rectangulaire encore existante où était tracée, dit-on, l'inscription suivante:

                                                                          "Sic fons aquarum viventium
                                                                                          sic foro"  (1)
1 (Note de la Rédaction de la Société Littéraire) - Traduction approximative: "Ainsi sources d'eaux vives / ainsi je jaillis".
C'est sans doute à l'époque où ces travaux furent exécutés, et dans les années suivantes, que les poètes et littérateurs du Grand Siècles: Boileau, le Père Rapin, Commire, Daniel Huet et d'autres encore, reçus par Guillaume de Lamoignon en sa résidence de Bâville, ont composé les épîtres, les odes et toutes les poésies qui existent en français, en latin, en grec sur notre fontaine qu'ils ont nommée "Polycrène" à cause de l'abondance de ses eaux.

Dans un épître adressé à Madame Molé, du Marais, le poète contemporain Saint Beuve a voulu, lui aussi, honorer la fontaine de la Rachée et en raviver le souvenir par quelques vers qu'il dédia à Boileau:

          "Fier de suivre à mon tour des hôtes dont le nom
          N'a rien qui cède en gloire au nom de Lamoignon,
          J'ai visité les lieux et la tour et l'allée
          Où des facheux, ta muse épiait la volée,
          Le berceau plus couvert qui recueillait tes pas,
          La fontaine surtout, chère au vallon d'en bas,
          La fontaine, en tes vers, Polycrène épanchée,
          Que le vieux villageois nomme aussi la Rachée
          Mais que plus volontiers pour ennoblir son eau,
          Chacun salue encore fontaine de Boileau.
          Par un des beaux matins...."

De nouveaux travaux ont encore été faits à notre fontaine vers 1786 par Chrétien de Lamoignon,en vertu d'une permission accordée sur sa demande par les administrateurs de l'Hôtel-Dieu de Paris, auquel elle appartenait, aussi que le moulin. La pierre porta  cette  autre inscription quelque peu prétentieuse:

                                                          "Lamoniana fortuna hunc
                                                      Fontem invenit qui perrennem
                                                                Aquam perrennitati
                                                                  Dedit dat dabit." (1)

Vers 1825 , le meunier du moulin de la Rachée a fait mettre la fontaine dans l'état où elle se trouve actuellement en réduisant considérablement son bassin, la transformant en lavoir et en créant un lit à ses eaux pour les employer à faire tourner la roue d'un moulin particulier, indépendamment de celui que la rivière l'Orge met en activité.

En outre il fait effacer l'inscription que portait la pierre placée au -dessus des sources,afin que le propriétaire de Bâville ne pût se prévaloir de cette inscription pour élever quelques prétentions sur la propriété de la fontaine et de ses eaux.

(1) (Note de la R.S.L)- Traduction: "Lamoignon découvrit par hasard cette source qui, intarissable, a donné, donne, donnera de l'eau à perpétuité".
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LE FIEF DE LA MERCERIE a été acheté par Charles de Pavyot, en 1585, puis par Jacques de Hemery, seigneur de Sermaise, pour 800 livres en 1662.

Le moulin de la Mercerie, aujourd'hui inoccupé (où se trouvait des forges et fonderies autrefois, dit-on), le hameau de La Charpenterie, La Jeulerie de Sermaise, et Trou-Sanguin (1) où j'ai personnellement trouvé un boulet en pierre, formaient le fief de la Mercerie.

1. Note de la S.L.: Le Trou-Sanguin ou le Clos-Sanguin a appartenu à la famille Sanguin dont l'un des membres, Antoine Guegnées, Grand aumonier de France au début du XVI e siècle, possédait des terres à Meudon et à Angervilliers dont il fit don à la Duchesse d'Etampes, sa nièce, sa nièce. (Renseignement communiqué par M J-J Immel que nous remercions).

 
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BLANCHEFACE ET LA MESNIL. Sermaise comprend principalement Blancheface ou Blanchefouace (sorte de galette) à cause de sa plaine fertile en blé surtout, et le Mesnil, seigneuries longtemps héréditaires, achetées au XVII e siècle par de Lamoignon pour 52.800 livres, qu'l a revendues à l'Hôtel-Dieu de Paris en 1663 pour 45.800 livres et 100 sols annuel.
Chrétien-François de Lamoignon, marquis de Bâville ,seigneur de Saint-Chéron, Sermaise, Blancheface et autres lieux, a présenté une requête à l'Evêque de Chartres. Il a demandé la translation de la chapelle de Blancheface sous le titre de Saint-Georges ainsi que les revenus, privilèges et immunité qui y étaient attachés, dans celle du château de Baville, sous le titre  de Saint-Georges et Saint-François.
Les habitants de Sermaise se sont assemblés à cet effet le lundi de Pâques 17 avril 1786, devant la porte et principale entrée de leur église et après déliberation, ont élu Pierre Coquet, procureur syndic de la communauté des habitants, à l'effet de comparaître devant la commission nommée par l'évêque. Ils déclarèrent "qu'ils n'avaient aucun moyen d'empêcher la translation demandée et donnaient leur consentement";

Le Mesnil comprenait autrefois un fief qui relevait de la seigneurie de Milly-en Gâtinais et consistait, entre autres, en 1573 , en une censive montant à 18 sols parisis à prendre sur les héritages situés alors au "Lieu de Guyot de Morainville". Ce fief a été vendu, en 1577,par les doyen, chapitre et chamoines de l'église collégiale de Sainte-Croix d'Etampes à demoiselle Barbe de Viel-Castel, veuve de François de Hemery. En 1662, Guillaume de Lamoignon en a fait l'acquisition, et l'année suivante, en a cédé le domaine utile à l'Hôtel-Dieu de Paris en s'en réservant la haute justice qu'il a incorporée dans son marquisat de Bâville. Ce hameau a été la résidence de Pierre Houdoin, notaire de Sermaise, en 1650, qui terminait ainsi ses actes: "Fait et passé au Mesnil, en mon hostel....etc."
 
MONTFLIX. C'est un hameau qui appartient à peu près pour moitié aux communes de Sermaise et de Villeconin. Montflix composait anciennement un fief qui relevait de celui de Baville, situé sur la paroisse de Sermaise. Ce fief consistait en un dixième du vin sur les vignes de Montflix équivalant à un poinçon ou à une demi-queue.

Dans la seconde partie du XIVe siècle, il a appartenu à Gérard de Montaigu et à Jean de Montaigu, son fils, Grand-Maître de france. En 1400, il était possédé par Guyot de Crosnes, seigneur de Blancheface, et en dernier,, dépendait du marquisat de Bâville.
Sermaise sous la Réforme. A l'époque malheureuse des guerres de religion les seigneurs de la contrée étaient généralement dévoués aux parti catholique. Cependant, Louis de Hemery, seigneur  de Sermaise, apparaît comme protestant. Pour satisfaire à la volonté du roi Henri III et à  la déclaration faite l'exécution de l'édit du mois de juillet 1585 touchant à la réunion de tous les sujets  à l'église catholique, apostolique et romaine , il abjura le 16 juillet 1587. Il existe à ce sujet une attestation de Louis Hureau, alors bailli et gouverneur de Dourdan, et un certificat du curé et du vicaire de Sermaise.

L'état civil. Le plus ancien registre de la commune date de 1675. Il est en papier timbré, non coté et ne contient que les enregistrements de baptême jusqu'en 1678. Un autre registre à cette date et contient les trois sortes d'actes , avec la mention : " Coté et paraphé par Leboistel".

Le premier acte du plus ancien registre est ainsi conçu:

"Du 2e de juillet 1675, est venu au monde Nicolas Favier, fils de N.... et de N...., a été baptisé le lendemain par moi soussigné vicaire; le parrain Nicolas Lamarlé; la marraine, Jeanne Chobard qui ont déclaré ne pas savoir signer.                  Signé: Hochet".



Archives de la Mairie. Comme documents ou ouvrages anciens d'un intérêt certain figurant aux archives de la Mairie, il faut citer:
1. Une table alphabétique des censitaires de la paroisse de Sermaise;

2. Des actes du terrier du marquisat de Bâville et Baronnie de Saint-Yon en ce qui concerne la paroisse de Sermaise, rédigés par François Nicolas Brière de Mondétour, notaire au Bailliage et Marquisat de Bâville et Baronnie de Saint-Yon, résidant à Saint-Chéron. Il avait été nommé avec Le Tellier pour la réception des actes du Terrier des dits Marquisat de Bâville et Baronnie de Saint-Yon;

3. Le Terrier de Sermaise;

4. La carte topographique de la terre et seigneurie de Sermaise faisant partie du Marquisat de Bâville, divisée en quatorze feuillets d'atlas par des ponctuations et numérotés en chiffres romains;

5Un répertoire numéral des cartes de Sermaise donnant la contenance en arpents, perches, et fractions des numéros de la carte topographique, la nature des héritages, les conditions d'héritage (roture, censive, domaine) et les anciens Lieux-dits.



Coutumes et usages locaux. Sous l'ancien régime, la France, au point de vue de la législation, se divisait en deux grandes parties à peu près séparées par la Loire, et qui se nommaient "Les pays de droit écrit", au midi, et au nord, "Les pays de Coutumes" ou du "droit coutumier" où se trouvait notre village de Sermaise.

Le droit écrit n'était autre que le droit romain conservé par la tradition et les documents écrits.

Quant au droit coutumier, non écrit dans son origine, il se composait  de nombeux éléments, charte d'affranchissements, contrats survenus entre les seigneurs et leurs tenanciers, usages adoptés dans chaque province ou seigneurie, décisions juridiques de cours souveraines et actes notariés notariés particulièrement.

Tous ces éléments, à l'état d'usage recueillis et coordonnés, ont formé ce que dans chaque province on a appelé "La Coutume".

Sermaise a du être régi par les coutumes d'Etampes et par celles de Paris, ayant été rattaché au Marquisat de Bâville.

La première coutume de Paris date de 1510, celle d'Etampes, de 1556.

En comparant l'ancienne législation avec celle de nos jours, on trouve des différences très considérables dont quelques-unes méritent d'être signalées.

Ainsi, dans les successions féodales, on voit le droit d'aînesse qui consistait par préciput à choisir dans l'hôtel ou le manoir, les basse-cour, jardin, moulin, four et pressoir qui s'y trouvaient. En outre, l'aîné prenait deux tiers dans la succession s'il n'y avait que deux enfants et la moitié s'il y en avait plus de deux.

Entre roturiers, au contraire, la succession se partageait également entre les héritiers, et chacun d'eux  ne pouvait être avantagé au préjudice des autres.

L'article 12 de la coutume d'Etampes décide que la droit de rue et d'dégoût ne peut s'acquérir par la prescription, même centenaire, mais par titre.

L'age, pour disposer de ses meubles par testament, était de vingt ans, de 18 pour les filles et de 25 pour exercer le droit entier.

Le testament devait être reçu par le curé de l'église paroissiale ou son vicaire principal, en présence de deux témoins.

La fille pouvait refuser aux successions à échoir de ses père et mère.

Les religieux et religieuses ne succédaient pas à leurs parents.

Les hôteliers, taverniers et cabaretiers ne pouvaient exercer aucune action pour dettes contractées chez eux par des gens habitant les mêmes lieux qu'eux.







Location. Le loyer des maisons est d'une année et expire toujours à la Saint-Martin, le 11 novembre.

On doit prévenir de son départ six mois à l'avance pour les maisons entières ainsi que pour les parties de maison dont le loyer est de 100 francs et plus.

La même marche est observée pour les auberges, boutiques et épiciers, etc, de quelques prix que soient les locations et qu'il y ait ou non des terre, pouvu qu'elles ne soient pas assolées.

La signification doit être faite trois mois à l'avance pour les portions de maison dont le loyer ne s'élève pas à 100 francs.

On accorde huit mois pour les granges dont la location finit toujours le 24 juin (Saint-Jean). Pour les vignes, prés, terres labourables non assolées, la signification doit être faite également trois mois à l'avance. Quand les terres labourables sont assolées, le congé doit être signifié avant le 1er avril de la dernière année de l'assolement. (Au dessus d'un hectare et demi, il y a assolement).

Bois. L'usufruitier de haut bois ne peut les couper, mais il doit les élaguer tous les neuf ans, excepté les chênes. Quant aux taillis, l'habitude est de les tailler tous les neuf ans.

Le propriétaire d'un bois doit terminer l'abattage le 1er avril et le débard ou enlèvement définitif, le 1er mai.

Autrefois, il était d'usage d'aller dans les bois à partir du 1er novembre, mais deux jours par semaine seulement pour y ramasser de la mousse ou des feuilles et surtout pour y couper du bois mort et du mort-bois tels que des ronces, épines, genets; mais cet usage a cessé entièrement.

Plantation des arbres à hautes tiges; Autrefois, on exigeait que les pommiers, poiriers, et autres arbres aient une hauteur de deux mètres, et pour les noyers, huit mètres.

En ce qui concerne les haies, les bois et les hauts bois, l'usage s'étant perdu, on suit actuellement les dispositions du code civil.

Il en est de même pour les fossés. Quelques personnes prétendent qu'il doit être laissé un talus pour soutenir les terres du voisin, mais aucune donnée n'en précise la dimension, de sorte que ce talus n'est pas obligatoire, sauf pour le voisin dont les terres devront être retenues comme bon lui semble.

Congés pour loyers des fermes. Les fermes se louent toujours avec un bail de neuf ans, et, à l'expiration, le fermier sortant  laisse les pailles et fumiers, donne à son successeur une chambre pour lui et une place à l'écurie pour les chevaux  jusqu'a la Saint-Jean, jour de son départ. ce même fermier ferme la grange jusqu'à la fin du battage qui doit toujours se terminer à la Saint-Jean.

Réparations locatives. Elles se font par les locataires à la hauteur d'un mètre, y compris le carrelage, les vitres, serrures et accessoires. Le locataire ne peut emporter les objets étant sous scellés.

Glanage. On ne peut glaner que 24 heures après l'enlèvement des gerbes. Les moutons ne peuvent entrer sur les terres que  24 heures après les glaneuses.

Vaine pâture. Elle comprend surtout celle qui s'exerce sur les chemins, les routes et dans les fossés qui les bordent; c'est là un des usages les plus abusifs. Elle n'est plus admise sur les prairies naturelles et artificielles, cependant, les vaches ont toujours été tolérées dans les champs non ensemencés jusque fin mars, sauf en cas de clôture.

Il existe encore un usage, ou plutôt une règle en agriculture, qui est  de considérer les ensemencements comme labours jusqu'au jour de Saint-Barnabé (11 juin), inclusivement. A partir de ce jour, ils sont considérés comme récoltes, et comme telles susceptibles d'être vendues ou saisies. Les fruits des arbres, à partir du 25 juin, et le raisin, à dater du 7 aout  inclusivement, sont dans le même cas.

Usage appliqués aux personnes. Quand un jeune homme étranger à la commune s'y marie, les jeunes gens tirent des pétards et des coups de fusil en signe de réjouissance. A la sortie de l'église, il offre le vin d'honneur aux époux et autres personnes de la noce. (1)

Après la cérémonie des baptêmes, les parrains et marraines  jettent des dragées aux enfants et à la foule. Ils vont aussi aussi offrir des dragées à leurs amis et aux notables personnes du pays.

Les charivaris chantés autrefois à l'occasion des mariages en secondes noces n'existent plus; ils sont abolis depuis si longtemps que personne ne saurait  préciser en quoi ils consistaient.

Aux enterrements religieux, les proches parents du défunt remettent en offrande au clergé du pain et quelques bouteilles de vin. C'est là un dernier vestige de la dîme ecclésiastique.

Le feu de Saint-Jean, qui se fait encore régulièrement dans certaines localités, est peu pratiqué ici dans notre commune qui est desservie au point de vue catholique par un prêtre voisin. Il rappelle la coutume antique des feux du solstice d'été comme la veillée de Noël rappelle les réjouissances du solstice d'hiver.

1. Si la mariée est étrangère au village, ou bien, tout en y étant née, elle s'est mariée ailleurs et doit venir y demeurer, les jeunes gens plantent à sa porte un mai formé d'un jeune arbre ou baliveau qu'ils ornent de couronnes, de rubans et de fleurs.



 




Inondations à Sermaise. Sermaise a failli être détruit plusieurs fois par les inondations. On a peine à croire à la colère de la paisible et modeste rivière d'Orge, cependant, les ravins qui sillonnent les versants de la vallée grossissent considérablement au moment des grandes pluies et étendent le lit du cours d'eau. Sans parler de débordements anciens dont les alluvions témoignent, le village a été submergé le 4 juin 1780. A six heures du soir, après un violent orage, l'Orge a subitement gonflé avant de ruiner en partie des maisons et d'engloutir plusieurs personnes . De braves gens, dont on a conservé le noms: Blot et Beaumont, sauvèrent dix-sept personnes. La vallée se trouva comblée, l'église enterrée et le sol végétal recouvert de bancs de ravine d'une épaisseur d' 1,40m.

Une seconde inondation a eu lieu en 1829.

Sermaise ravagé par les chenilles. Nous avons dit, dans la partie géographique de cette monographie, qu'en général, les chenilles commettent ici peu de dégâts; cependant , en 1868, une partie de notre territoire a été ravagée par une quantité prodigieuse de ces insectes. Ce qui était particulièrement remarquable, c'est que toutes les chenilles  appartenaient à une espèce peu connue dans nos localités. Elles paraissaient se nourrir indifféremment de toutes les feuilles que produit la végétation. Les pentes exposées au midi, qui commence au-dessus de Saint-Evroult et se continuent jusqu'à Hautes-Minières, ont été particulièrement maltraitées. Toutes les feuilles de leur bois et de leurs arbres sans exception ont été dévorées, et pendant plusieurs mois, ces pentes ont présenté le plus triste tableau qu'on puisse imaginer.

Ce qui a été le plus extraordinaire, c'est que dans l'espace de dix à douze jours, trois trains de chemins de fer ont été arrêtés entre la la Maison Blanche et la Mercerie; là se trouva  une multitude infinie de chenilles occupant la voie, et les rails en étaient couverts de plusieurs épaisseurs. On peut présumer que la chaleur des rails chauffés par le soleil et le passage des trains convenaient au chenilles  qui s'accumulaient dans une proportion considérable. Or quand les trains sont passés, les nombreuses chenilles écrasées ont empêchée  l'adhérence des roues aux rails de sorte qu'elles ont tourné sur place et patiné au lieu d'avancer; le train parcourant une légère montée, s'est trouvé arrêté. Une première fois, il a fallu aller chercher à Dourdan une locomotive qui a tiré le train. La deuxième fois, il a suffi de balayer les chenilles sur une certaine longueur; la troisième fois, une locomotive a encore été réclamée, A partir de ce moment, des ouvriers ont été chargés de chasser et balayer les chenilles des rails et l'accident ne c'est plus reproduit;

La production d'une aussi grande quantité de chenilles sur notre territoire  et dans son voisinage est d'autant plus difficile à expliquer que l'espèce se rencontre assez rarement et toujours en très petite quantité. On ne peut que supposer qu'une sorte de nuée de papillons, ayant passé dans l'air, a abandonné ses oeufs au-dessus des points qui ont été infestés.

Les chenilles sont restées depuis le début du mois de juin jusqu'au milieu du mois d'aout. Une grande quantité est morte d'inanition, faute de nourriture. Beaucoup se sont transformées en chrysalides, ou ont formé des masses enveloppées de filaments qui s"étaient attachées sur le côté des arbres opposé à la pluie et aux grands vents. Presque toutes les chrysalides se sont desséchées et malgré les soins pris par certains amateurs, il ne leur a pas été possible de se procurer un seul papillon provenant de ces chenilles..

Ce serait, à mon avis, la chenille du bombyx dispar qui répond aux indications ci-dessus et dont la voracité est excessive. Elle s'attaque à tous les arbres sans distinction, même aux feuilles des noyers, platanes, hêtres, charmes, que la plupart des chenilles semblent dédaigner.


Catastrophe du puits de Blancheface

 

                                                                              Le puits de Blancheface, en 1888

(Note de la S.L : Ce dessin est extrait d'un journal de l'époque dont le titre ne nous a pas été communiqué. Prêt de Mme Bargain que nous remercions. )
Le percement du puits communal au hameau de Blancheface, en1888, rappelle un affreux accident dont fut victime un ouvrier puisatier nommé Jean Joseph Dutillieux, sujet belge. Il travaillait pour le compte de M. Poulain, entrepreneur à Saint-Arnoult.

Le puits avait été creusé jusque dans l'eau, à près de 70 mètres de profondeur. Detillieux exécutait le muraillement qu'il avait monté jusqu'à 36,50 m du sol lorsqu'il fut enseveli, le vendredi 20avril 1888, vers 6 heures du matin, par l'éboulement de la partie supérieure de la couche des sables. Il lui restait à murailler environ 14,50 m de hauteur dans ces sables; au-dessus, il devait retrouver les terrains résistants régnant jusqu'au sol où aucun danger spécial n'était à redouter par un homme connaissant son métier.

L'ingénieur des mines du département, aidé par un détachement du 1er régiment du génie et par des ouvriers civils, parmi lesquels M. Preter puisatier à Saint-Chéron, entreprit le déblaiement sous la haute direction de M l'ingénieur en chef des mines de l'arrondissement minéralogique de Paris. Mais ce qu'on fit est absolument incompréhensible et semble n'avoir été combiné que pour attendre le moment ou l'on pourrait se retirer en pensant qu'aucun espoir de sortir Dutillieux vivant n'existant plus, il était inutile de risquer d'autres vies.

L'ordre d'abandonner le déblaiement fut , en effet, reçu le 26 avril, sollicité certainement selon les rapports de l'ingénieur conducteur des travaux. Cependant, le même jour, on put remonter le câble auquel le pauvre puisatier avait été attaché au moment de descendre, le 20 avril et sur lequel 15 hommes, aidés par le treuil, avaient tiré en commençant les travaux de sauvetage. Le 24 avril on avait remarqué que ce câble avait été coupé. La section était nette  et voisine de l'S en fer à cheval par lequel le seau du puisatier était accroché; de plus, un morceau de papier était fixé par une ficelle  près de l'extrémité coupée du câble. Un débitant du coin reconnu ce papier comme ayant enveloppé du tabac vendu à Dutillieux le matin même de l'accident. Tous les habitants de Blancheface réunis autour de l'ingénieur n'eurent qu'un cri: "Detillieux est vivant ! C'est un télégraphe (sic) qu'il nous envoie ! " En outre un sapeur  du génie  nommé Lacoste qui travaillait dan le puits, affirmait avoir entendu la victime. L'entrepreneur Poulain, examinant le câble le 26 au soir, confirmait leur croyance; mais le respect de l'autorité, qui en se retirant, avait défendu de toucher au puits, contint les bonnes volontés pendant toute la journée du 27 avril.

Le 28 avril, M. Poulain accompagné du puisatier Laureau, se fit descendre dans la puits, et arrivés au plus bas possible, ils appelèrent  "Joseph ! " . Il leur répondit et on l'entendit distinctement prononcer prononcer ces mots: "C'est vous Poulain ? "

Detilleux était donc bien en vie.

Poulain et Laureau, avec l'aide des habitants de Blancheface, commencèrent le déblaiement pour essayer d'arriver jusqu'a la victime. Auraient-il réussi dans leur courageuse tentative? C'est assez problématique étant donnée la situation de la partie supérieure du puits. Mais au retour de l'ingénieur des mines et du détachement du génie immédiatement rappelés, les sauveteurs improvisés furent obligés de laisser la place aux revenants, malgré leurs protestations.

Les journées des dimanches 29 et et lundi 30 avril furent employées à entrer en communication avec Detillieux au moyen d'un tube enfoncé à travers les éboulis afin de lui passer des aliments qu'il consomma en partie.

Le mardi 1er mai, le déblaiement du puits éboulé étant définitivement jugé impossible, on commença le creusement d'un puits latéral, au moyen duquel on arriva , par une galerie horizontale, a retirer le cadavre de Detillieux le lundi 14 mai, à 2 heures de l'après-midi.

Detillieux avait vécu au moins jusqu'au 1er mai car on l'avait encore entendu crier: courage ! . C'est le dernier mot que l'on ait reçu de lui.

Signalons qu'au moment ou le travail du puits latéral était effectué, une nouvelle tentative de sauvetage avait été menée dans le puits écroulé, par M; Mongrédien, architecte deFourmies (nord), aidé par deux mineurs: Rocmance et Colle, et par quelques habitants de Blancheface. Les travaux avaient débuté le dimanche 6 mai, vers midi, et au moyen d'un procédé de son invention, M. Mongrédien était arrivé à environ 3 mètres de la victime, dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 mai. A la suite d'efforts véritablement surhumains et héroïques, il se trouva presque épuisé et du se retirer pour laisser au génie l'honneur de la découverte du cadavre de Dutillieux. Cependant, cest à  M. Mongrédien et à ses mineurs cités plus haut que revient, dans ce triste épisode, la haute palme de l'ingéniosité et de l'opiniâtreté dans le courage et le dévouement.

Le tout n'a abouti qu'à retirer un cadavre du puits éboulé, et pourtant, l'administration n'a rien  négligé dans le but du bon résultat puisque près de 1000 francs furent accordés sur les fonds de l'Etat pour indemniser les sauveteurs et activer les travaux. M. Lardin de Musset, alors Sous-Préfet de Rambouillet, est venu lui-même sur les lieux de la catastrophe, encourageant les muriers et les aidant de ses sages conseils.

Jean Joseph Dutillieux, puisatier, âgé de 52 ans, célibataire, domicilié à saint-Martin de Bréthencourt, était né à Wierd, province de Namur ( Belgique ). Il a été inhumé le 15 mai 1888 au cimetière de Sermaise, où les soldats du génie lui ont élevé une modeste croix, seul souvenir aperçu aujourd'hui sur sa tombe.
 
 




La mairie actuelle a été construite en 1845. Avant cette date, le Maire et le secrétaire de Mairie étaient détenteurs des archives. C'est à l'école que l'on célébrait les mariages et que le conseil municipal s'assemblait pour délibérer. Notre mairie est un immeuble de bien médiocre apparence, érigée sur le bûcher, le poulailler, etc. du presbytère qui en occupent le rez-de-chaussée. Ce trop modeste édifice ne donne aucune idée de la priorité du pouvoir civil; il est bien peu en rapport avec l'importance des assemblées qui y sont tenues et des actes décisifs qui y sont accomplis.

Il serait désirable que le presbytère, par exemple, en raison de sa situation en vue sur la place publique, fût désaffecté et transformé  bientôt en Mairie.

Il sera parlé plus loin, en détails, de notre école; la quatrième partie de cette monographie étant spécialement réservée à tout ce qui touche, localement parlant, à l'instruction publique.

une église, sous le vocable de Sainte-Anne (1), est située au centre du village et paraît remonter au XVI e siècle. Elle présente une nef principale et deux bas-côtés. Son clocher, peu élévé et de forme carrée, se terminait autrefois par quatre pointes ou clochetons (2).

Cette église a dû être bâtie en plusieurs fois, l'ensemble présentant un mélange plus ou moins heureux du roman et de l'ogival. A l'intérieur, une pierre placée au-dessus de l'entrée principale porte l'année 1786 , date à laquelle des travaux importants de réparations ou d'agrandissement ont dû être exécutés. Dans le bas, du côté sud, il ya une pierre tumulaire de trois personnages, dont l'un d'eux portait le nom de baron de Sergmès, fondateur, ou du moins, restaurateur de l'église. cette pierre, placée auparavant au pied de l'autel Sainte-Anne, s'était assez bien conservée, mais vers 1850, de l'avis du curé de ce temps, elle a été enlevée, coupée  et placée dans un endroit de passage où elle s'est en partie effacée. Au dire des habitants, la date était celle de 1522.

D'après les anciens, l'horloge du clocher y aurait été installée au siècle dernier. Elle est à sonnerie, mais n'a pas d'aiguille marquant les minutes et ne peut en avoir en raison de ses rouages grossiers et trop simplifiés.

Par acte reçu par Me Boivin, notaire à Dourdan, le 30 août 1829, M. Marchand-Vernouillet, Maire de la commune de Sermaise, et Mme Catherine Elisabeth Chanchot, son épouse, ont fait don à cette commune, pour servir de presbytère, d'un immeuble  situé près de l'église et habité depuis longtemps par les curés de Sermaise.

Cet immeuble est aujourd'hui vacant et en trop mauvais état, la commune étant desservie par le curé de Roinville.

L'église, où s'exploite beaucoup le culte des morts, était généralement entourée autrefois par le cimetière; il en était de même à Sermaise. C'est en 1853 que le champ des morts a été transféré où il se trouve actuellement.

Depuis 1850, la commune de Sermaise possède une pompe à incendie. A la suite d'un referendum entre les habitants du village et des hameaux, on a construit  en 1852, à Blancheface et non au chef-lieu, un bâtiment destiné à abriter cette pompe, et aussi, d'un seul tenant, un corps de garde ou refuge pour les passagers.

Une subdivision de sapeurs-pompiers a été organisée l'année même de l'acquisition de la pompe  à incendie.

La société des membres honoraires de la subdivision est de formation toute récente, ses statuts ont été approuvés le 14 mai 1897.

(1) Note de la S. L. : Dans d'anciens pouillés conservés à Chartres, l'église est sous le vocable de Notre Dame et non de Sainte-Anne.
(2) Note de la S; L. : Ce clocher n'a jamais été couvert par une toiture à 4 pans avec clochetons.
(Renseignements 1 et 2 communiqués par M J-J Immel que nous remercions)

  




En lisant les registres de l'État civil de la commune de Sermaise, dont le plus ancien, nous l'avons dit , remonte à 1675, on peut établir la liste de tous les instituteurs qui ont exercé dans la commune depuis plus de deux siècles.

                                                                              Avant 1789

Le Loup François (1675-1680) ; Perrolat Jacques (1680-1686) ; Lamiral François (1686-1689) ; Hérué Pierre (1689-1695) ; Legendre Barthélémy (1695-1698) ; Noustre Louis (1698-1699) ; Lerebours Louis (1699-1700) A la fin de l'année 1700, ce maître passa prêtre-vicaire à Sermaise) ; De Beauvoins Charles (1700-1709) ; Boizard jacques (1709-1713) ; Savouré Denys (1713-1718) ; Isambert Michel (1718-1727) ; Guischard François (1727-1730) ; Leblanc Pierre (1730-1739).

Ces maîtres d'école qui sont aux nombre de treize, ont occupé le poste à Sermaise pendant 64 ans, ce qui fait une moyenne de près de cinq années chacun. Il est impossible de connaître les locaux qui leur ont servi d'école. Sans doute étaient-ils chantres car ils sont témoins de tous les actes d'inhumation et souvent en compagnie du bedeau; Il y a lieu de croire aussi qu'ils étaient originaires de Sermaise, la plupart des actes de l'église sont signés de leur main avant et après leurs fonctions de maître d'école;

Leurs signatures sont très lisibles et généralement en belle bâtarde.

les maîtres qui ont succédé à ceux que l'on vient de citer ont tenu leur classe dans une maisonnette qui est encore debout, mais non habitée, appartenant à M Boudon. La pièce où se faisait l'école a 5,50m de long, 3,50m de large et 3 m de haut. Le jour n'y pénétrait que par une seule croisée et le maître n'avait qu'une pièce très exiguë et un grenier. L'immeuble est situé près de l'église, sur la place publique, et les anciens collègues qui en ont fait leur résidence sont:
Gautier jean (1739-1793 - C'est lui qui rédigea le premier acte signé par un officier de l'état civil, en 1793. A partir de cette époque, la Mairie était tenue par les instituteurs qui ont exercé à Sermaise) ; Gautier Denis Bernard file du précédent (1793-1796) ; Faguet (1796-1797);

Règles et moyens utilisés par M Gautier père pour encourager les enfants à bien apprendre.

"En premier lieu, au commencement, le Maistre d'école baillera à chacun enfant trois privilèges chacun desquels empêchera d'être battu sinon qu e la faute fust trop grande. Le Maistre placera les enfants sur plusieurs bancs suivant capacitez et sur chacun banc fera asçoir dix enfants ou plus (si tant y en a)  d'une même capacitez, le premier desquels sera celuy qui dira mieux sa leçon; le second après, etc.

Le premier de chacun banc sera assis au haut bout, aura un nom honorable et sera exempt d'estre battu tant qu'il sera le premier s'il n commet quelque grande. Celui qui de chacun banc sera le dernier sera appelé le dernier ou aura quelqu'autre nom suivant la prudence du Maistre. Le Maistre baillera une heure ux enfants pour venir à l'escole, laquelle heure passée, celui qui viendra devant son prochain compagnon gagnera sa place, les enfants estant arrivez. Le maître les fera prier Dieu puis à chacun d'eux leur baillera une mesme leçon. Le Maistre commencera au premier banc et fera venir devant soi tous les enfants de ce banc et commencera au premier auquel, en sa présence du second, il fera dire sa leçon. Si le premier manque à sa leçon trois fois et que le second le corrige trois fois, il aura sa place et le second sera le premier et cette correction aura luy servira de leçon. Puis le Maistre fera dire la mesme leçon au troisième en la présence du quatrième,que si le troisième fait des fautes et que le quatrième les corrige trois fois, il aura sa place et ainsi des autres, ce qui sera observé en tous les bancs. Les enfants ayant tous dit leur leçon, le Maistre les fera agenouiller et au premier fera dire Benedicite, etc et puis les fera déjeuner;

Ce fait, le Maistre fera répéter aux enfants leur leçon, fera venir devant luy les enfants du premier banc et commencera au dernier en présence de celuy qui le suit, auxquels deux il fera répéter leur leçon. ce fait le dernier montrera à celuy qui est proche devant luy trois mots difficiles, si des trois mots il en ignore un seulement il ne perdera pas sa place, mais s'il manque deux ou trois fois et que le dernier le corrige, il aura sa place lequel taschera encore de gaisgner sa place et lui fera trois questions, desquelles, s'il en corrige deux ou trois il aura sa place. Et ainsi le Maistre continuera à faire répéter e questionner jusques au premier pour avoir sa place, duquel il faudra qu'il aye manqué les trois fois et que celui qui les précède le corrige et ainsi de banc en banc et ce par chacun tous la matinée et l'après-midy. Le Maistre d'escole ne chatiera les enfants, en colère ne les outregera, ainsi les gouvernera par prudence et fera en sorte que nul ne s'en retourne qu'il n'ait appris quelque chose de nouveau chaque jour"

Les enfants étaient reçus à l'école quand ils pouvaient bien prononcer: "Credo in Deum Patrem, credo in Jesum Christum, credo in spiritum sactum".
 

                                                                                  Après la révolution

Chevallier Félix a été instituteur à sermaise, de 1797 à 1828. Il avait passé quelques années au séminaire de Versailles, mais se sentant une vocation pour l'enseignement de la jeunesse, il quitta l'habit de prêtre et vint tenir l'école de Sermaise Par son instruction assez développée et par sa bonne tenue, il s'attira l'attention des familles et de son école était fréquentée non seulement par les élèves de Sermaise, mais aussi par ceux des hameaux voisins dépendant des communes de Roinville, Villeconin et Sant-Chéron. outre ses fonctions d'instituteur et de chantre, il a aussi exercé celle de receveur municipal et d'adjoint au Maire. Avec la rétribution scolaire qui était de 0,75 F par mois, il recevait aussi un pain mensuel de 1,500 kg par élève, et pour les bons services qu'il rendait aux habitants, ils lui fournissaient le vin et le cidre nécessaire à sa consommation.

Gautier père et fils, dont il a été parlé plus haut , et Chevallier étaient propriétaire de la maison où ils tenaient la classe. Ils recevaient de la part de la commune la somme de 30 F à titre d'indemnité de logement.

Depuis 1793 jusqu'à 1807, le greffe de la Mairie donna un traitement de 18 F, et le montage de l'horloge, in traitement de 25 F. En 1825, l'instituteur Chevallier avait en dehors de de sa rétribution scolaire, un traitement de 40 F pour la Mairie, de 25 F pour l'horloge communale, un supplément de 50 F, une indemnité  de logement de 30 F, soit 145 F d'allocations diverses.
Aucune liste de gratuité n'était dressé, mais malgré cela, le curé qui visitait souvent l'école et la couvrait d'une grande protection, désignait les enfants qui devaient recevoir l'instruction gratuite;

Hardy Félix a exercé de 1828 à 1848. Cet instituteur fit l'école dans une maison qui était sa propriété et qui est encore occupée par sa famille. Elle offrait une salle de classe plus convenable sous tous les rapports que celle qui servit pendant 89 ans et on a parlé plus haut;
En 1831, la commune paya à M Hardy une indemnité de 80 F. Le 28 septembre 1833, le Conseil municipal de la commune, en vertu de la loi du 28 juin de la même année se réunit et prit les décisions suivantes.

"le Conseil municipal est d'avis que l'instruction dans la commune de Sermaise soit porté instruction primaire élémentaire.. Le taux de rétribution est de 0,75F, 1 F, 1,25 F, 1,50 F, 1,75 F. le traitement fixe de l'instituteur est de 200 F;
Le Conseil est d'avis qu'il soit porté un nombre de 10élèves gratuits à l'instruction primaire élémentaire".
L'année suivante, le nombre des élèves gratuits est porté à 12. En 1836 la rétribution mensuelle est fixée à 1 F pour la première classe, 1,50 F pou la seconde et 1,75 f pour la troisième.

Les enfants qui fréquentaient alors l'école étaient au nombre de 35 l'été et de 55 l'hiver; Ceux en age de la fréquenter étaient de 70;

le 11 mai de cette même année, la commune fit l'acquisition d'une maison appartenant à M  Veillard, moyennant la somme de 4200 F pou y installer l'école communale. Les dimensions de la salle de classe étaient : 8 m de long, 5 m de large et 3 m de haut. Le logement de l'instituteur se composait d'une chambre froide et d'une chambre à feu.

En 1842, le taux de la rétribution scolaire était de 1,35 F pour tous les ages. Les indigents étaient au nombre de huit, et 45 enfants fréquentaient l'école;

En 1846, le taux de la rétribution mensuelle par élève a été porté à 1,50 F pour les enfants au-dessus de 6 ans et de 1 F pour les moins âgés.

A la fin de l'exercice de M Hardy, les allocations communales étaient de les suivantes: Mairie 64,25 F; horloge 25 F; traitement fixe, 200  F ; soit un total de 290,25 F.

L'indemnité de logement a cessé d'être payé en 1837 ou l'école, on le voit plus haut, est devenue la propriété de la commune;

Vavasseur Louis Alexandre n'exerça que pendant quelques mois. Il a quitté Sermaise à la fin de l'année 1848..


Alleaume Ambroise lui a succédé de 1848 à 1861. En 1849, la commune vota un supplément de traitement de 50 f. Les enfants qui à cette époque, fréquentaient l'école étaient au nombre de 45 et ceux qui aurait du la fréquenter au nombre de 50; on comptait 9 indigents.

En 1852, le traitement du secrétaire de Mairie est porté à 80 F;

En 1857, le Conseil municipal émet le voeu de construire une autre école à la place de celle qui existe car elle est devenue trop petite pour recevoir la population scolaire qui était montée à 80 enfants.

La maison achetée en 1836 étant rasée, l'école actuelle fut élevée sur l'ancien emplacement. Elle coûta 12300 F à la commune.

Au départ de M Alleaume , les suppléments communaux s'élevaient à 440 F. A partir de 1852, la rétribution scolaire fut en moyenne de  850 F.

En 1861, l'on dénombrait 71 élèves payants et 9 indigents.


Poullain Jules Léon a habité le premier l'école d'aujourd'hui, inaugurée en janvier 1861. Ce maître dévoué exerça à Sermaise jusqu'en 1870 puis fut nommé à saint-Chéron.

Notons quelques modifications apportées dans la situation de l'instituteur et de l'enseignement pendant cette période d'exercice: En 1864, la rétribution scolaire étant décroissante, le Conseil municipal élève le supplément de traitement de 100F à 200F en reconnaissance des bons services rendus par l'instituteur. En 1868 , par suite de la loi du 10 Avril 1867, l'Administration communale fixe le taux de la rétribution scolaire pour les indigents à 1,50 F par enfant au-dessus de 6 ans et à 1 F pour les moins âgés. Il est voté en même temps, une indemnité de 175 F pour cours gratuits aux adultes et de 180 F pour la direction des travaux à l'aiguille.



Bosne Athanase a exercé à Sermaise de 1870 à 1872. Vernier Louis Théodore lui a succédé. En 1879, ce maître, comme M Poullain, était envoyé en avancement à Saint-Chéron. Après quelques années d'exercice dans ce poste, il a demandé sont admission à la retraite pour raison de santé. Il est actuellement secrétaire de l'importante Mairie d'Essonne, près de Corbeil.


Voisin Henri Théophile Omer, décédé à Breuillet, a occupé le poste de Secrétaire de 1879 à 1886.

                                                                    Moyens disciplinaires employés par M Voisin

"Un bon emploi du temps est fait de manière que tous les élèves des différentes forces puisent être occupés ensemble: toutes les classes préparées à l'avance, c'est à dire, les lectures choisies, les mots à expliquer soulignés ainsi ue les passages à développer, les problèmes d'arithmétiques posés, et quand cela est fait, les enfants sont faciles à diriger au point de les conduire par la main.

Je place toujours au commencement de chacune des classes du mati et du ???les leçons qui exigent le plus d'attention, et je m'arrange toujours de ma???  à ce que les exercices ne durent jamais plus d'une demi-heure.

Une petite récréation ou repas de dix minutes a lieu  au milieu de chaque classe du matin et du soir. Tout en étant un moyen efficace d'obtenir la doc???? des enfants en classe, il supprime toutes les sorties qui devraient avoir ???  pendant toute la classe et qui la troubleraient à chaque moment . Ce repas, non seulement utile au bon ordre de la classe mais aussi au maître qui a l?????? de respirer un instant cet air pur qui permettra de mieux continuer la ??veillance de sa classe  et l'enseignement qu'il est chargé de donner. J????? autant que possible le trop grand nombre de punitions qui deviendrait ur???? chez les enfant. Cela est possible en ayant constamment les yeux sur eux. les avertissant souvent et en ne les laissant jamais oisifs. Quel que soit ??ces enfants, ils ont un côté sensible et quand on l'a trouvé, on les tient en ???trainte lorsqu'on le veut. Quand un enfant a commis une faute, je crois qu'une ??explication est tout ce qu'il mérite avant de recourir à la retenue ou aux ?pensums. Mais si la faute se renouvelle, je le punis avec sévérité mais sans ??colère. je n'accepte jamais la première punition qui se présente à moi sans avoir bien examiné la faute que je dois punir et le caractère de l'enfant. A un enfant insensible, j'impose une forte punition et j'ai plus de ménagement pour un enfant dont le caractère est plus sensible. Pour ne pas être qualifié  de partial, je ne dis jamais à l'avance les punitions employées pour telle ou telle faute. Pour punition je donne un surcroît de travail qui se fait pendant les récréations. Ce surcroît de travail est généralement court mais j'exige qu'il soit mieux fait que les devoirs donnés régulièrement. Je m'emploie la réprimande que très rarement , car l'enfant s'y accoutumerait et bientôt n'en serait plus touché.

L'enfant a besoin d'être encouragé par quelque signe qui lui dise que son travail et sa conduite sont approuvés de ses maîtres. S'il en était autrement, il recevrait l'enseignement sans aucun goût et son germe délicat mourrait sans se développer et sans produire de fruits. Des livres bien choisis sont pour lui un grand témoignage de l'approbation donnée à ses succès, ils formeront u petit fond de bibliothèque de famille qui lui rappellera dans tout le cours de sa vie  le plus aimable souvenir. Le moyen que j'emploie à ce sujet consiste à donner un bon point à toute réponse qui est faite per l'élève dans le cours d'une leçon et chaque fois que le travail et la conduite de l'enfant sont satisfaisants. Quinze jours avant l'acquisition des livres de prix qui seront remis solennellement aux lauréats par les plus notables de la commune, je fais rendre les bons oints. Par les punitions, j'assure le succès dans ma classe et prépare un terrain qui donnera les récoltes morales de l'avenir. Par le récompenses, j'inspire à l'enfant le goût du travail qui est la plus grande ressource pour toutes les sociétés de notre belle Patrie. 


M Hervieux Armand Adrien, actuellement à Ormesson, fut nommé à Sermaise en remplacement de M Voisin, le 16 octobre 1886.

En dehors de ses fonctions d'instituteur, il était un apiculteur distingué. Mais la direction de l'école étant ici difficile et fatigante en raison du très grand nombre d'élève (75 au minimum), M Hervieux aurait demandé momentanément un poste de repos. Je lui ai succédé le 17 avril 1898.

       




Installation. Le plan d'ensemble de l'école est une vue du logement de l'instituteur figurant à la fin de cette notice donnant une idée suffisante de l'installatin matérielle, nous nous dispensons d'en donner ici les détails.

Permettons nous cependant de faire remarquer que Sermaise  qui compte aujourd'hui plus de 500 habitants, devrait avoir son école de filles.

Traitement de l'instituteur. En dehors du traitement légal, l'instituteur touche les allocations suivantes: supplément de traitement, 500F; secrétariat de Mairie, 300F; cours d'adultes, 100F; horloge communal, 43F; gymnastique aux agrès, 30F; travaux de l'aiguille (femme de l'instituteur), 150F; soit un total de 1123F.

                                                          Organisation pédagogique

Livres et cahiers en usage.

Les livres: Tous les livres en usages figurent sur la liste départementale. La plupart sont empruntés à la collection d'ouvrages publics sous la direction de M Gazes, inspecteur général de l'Instruction publique; lesquels ouvrages présentent sur toutes les manières enseignées un enchaînement méthodique de leçons et de devoirs qui répondent entièrement aux exigences des programmes officiels.

Les cahiers sont: Le cahier-journal uniforme pour tous les élèves mais avec réglure particulière pour chaque cours et indications précises sur la couverture; le cahier de roulement; le cahier de devoirs mensuels et le cahier de morceau choisis.

                                                            Préparation matérielle des classes

Chaque jour, je prépare les carnets de morale et les leçons et devoirs, avec indication à l'avance des leçons et exercices au tableau noir. De plus, la liste des morceaux de récitation et des chants de l'année, le tableau des devoirs mensuels et de l'emploi du temps, ainsi que les programmes nouveaux d'agriculture et des travaux à l'aiguille sont affichés dans l'école.

                                                                            Discipline

Les punitions sont celles qu figurent à l'aticle 19 du Réglement général (données avec tact et ménagement)

Les récompenses sont les suivantes: Encouragements donnés de vive voix toutes les fois que l'élève le mérite; bons points; bulletin mensuel de classement en rapport avec les bons points mérités et les résultats des compositions (un par semaine); et distribution annuelle de prix basée sur la valeur des bulletins mensuels et les notes obtenues dans les compositions de fin d'année.

Je suis d'avis de donner à la distribution des prix une certaine solennité car elle est le couronnement annuel des études scolaires et n'est pas étrangère au courant d'émulation qu'il importe d'établir entre les élèves d'une même école. Une distribution publique de prix excite aussi l'amour-propre des parents, les porte à s'intéresser aux progrès de leurs enfants. Il est enfin utile, indispensable, j'ose dire, que l'école ait un jour de fête qui mette en relief l'instruction populaire pour laquelle le gouvernement de la République fait de biens grands sacrifices.


                                                          Emploi du temps et programmes
                                                                      Instructions diverses

L'emploi du temps et les programmes adoptés ici sont ceux qu figurent ?? "L'Organisation pédagogique des écoles primaires de Seine-et-Oise", paru en 1894.
Il est tenu compte également  des diverses instructions et circulaires insérées au "Bulletin départemental de l'Instruction primaire". Parmi ces nombreuses et sages instructins, on peut citer celles qui ont été données sur les objets suivants: maladies épidémiques (18 août 1893); vaccinations et revaccinations (13 janvier 1895); cahier de devoirs mensuels (octobre 1895); cours d'adultes e alcoolisme (30janvier 1896); conférences publiques (31 janver 1898); maladies épidémiques et contagieuses (14 mars 1896); et statistique des maladies épidémiques (9  avril 1896). N'oublions pas non plus l'enseignement de l'agriculture (4 janvier 1897); L'enseignement anti-alcoolique (9 mars 1897); L'enseignement anti-épidémie sur le même sujet; les devoirs de l'instituteur (1898); la protection des animaux et la conservation des oiseux (17 septembre 1898); et les entrées et sorties des élèves (8 juin 1899).

Mais l'instituteur n'est pas seulement un instructeur auquel on impose u horaire et des matières à enseigner, il doit, condition indispensable de succès, conserver sa par d'initiative et se garder d'être moins fidèle à l'esprit des programmes qu'à leur étendue littérale.

                                                                        Appréciations personnelles

"La préparation à la vie, telle est aujourd'hui la formule commune à la définition de l'enseignement primaire dans tous les pays; et pourtant , si l'on si l'on s'attarde trop à l'instruction professionnelle, on court le risque de rester dans une infériorité manifeste. L'apprenti muni des notions élémentaires, en général, prendrait le dessus sur celui qui n'apporte surtout à l'atelier que quelques habitudes de travail manuel. Consacrer à l'apprentissage une partie importante de son temps que la loi a sagement réservé aux études primaires proprement dites, ce serait appauvrir ce fond de connaissances essentielles qu'il importe, aujourd'hui plus que jamais, de fortifier et d'étendre dans les classes ouvrières pour assurer la prospérité  et la moralité de la nation. ce serait aussi porter un coup funeste  l'éducation professionnelle elle même qui ne peut rien édifier de solide pour l'avenir tant qu'elle repose sur assises régulièrement établies sur une bonne éducation générale. Je m'applique en conséquence, à approprier les études de l'école primaire à la destination de l'enfant sans sacrifier le caractère de ses études.

Cependant, les exercices manuels de pliage et de découpage, par exemple sont précieux pour l'enseignement du dessin et de la géométrie. Ils présentent de plus une gymnastique de l'oeil et des doigts ; il est donc utile de leurs trouver une place dans l'éducation populaire.

Aussi, l'instituteur rural doit apprendre aux futurs agriculteurs, au ma???? d'expériences simples, les conditions essentielles  du développement des végétaux cultivés, les mettre à même de comprendre la raison d'être des travaux habituels de la culture ordinaire ordinaire et celle des règles d'hygiène de l'homme et des animaux domestiques, en un mot, les préparer à l'apprentissage intelligent du métier qui les fera vivre."

"Aimons nos enfants et notre classe. Qu'une fois sortis de l'école, ils ne nous deviennent pas indifférents; regardons-nous comme ayant, en ce ??? les concerne, charge d'âmes. Préoccupons-nous de leur avenir et tâchons de faire, dans toute l'acception du mot, des enfants bien élevés."
   

 




Depuis 1877, l'école de Sermaise a son gymnase et son indemnité de ?? est accordée chaque année à l'instituteur pour l'enseignement de la gymnastique aux agrès en dehors des heures de service réglementaire. Je consacre à cet engagement une demie-heure par semaine.

Bibliothèque scolaire Sa fondation remonte à 1869. Elle est composé de 354 volumes dont 80 ont été donnés par le Ministère de l'Instruction Publique . Un crédit de 20 F est inscrit annuellement au budget communal pour l'entretien des livres de la bibliothèque ou pour l'achat de d'ouvrages nouveaux.
Du 1er novembre au 1er mars, c'est à dire pendant la période d'hiver, la bibliothèque est ouverte au public tous les samedis, de 7 heures à 9 heures du soir pour la lecture sur place ou le prêt de livres. Mais en dehors de ce service régulier, il est donné saisfaction à toute personne qui demande un volume à emporter afin d'encourager la lecture en famille

Caisse d'épargne .Une caisse d'épargne scolaire a été établie en 1876, mais a du être délaissée par les prédécesseurs. les parents préfèrent placer dans l'ombre les économies de leurs enfants à la Caisse d'épargne de Dourdan ou à la Caisse postale de cette ville où ils se rendent chaque samedi, à l'occasion du marché.
Je m'applique cependant à ce qu'aucun enfant ne quitte l'école sans être pourvu d'un livret de Caisse d'épargne. Ainsi, cette année, j'ai pu remettre 5 livrets avec un premier versement de 5 F à l'occasion de la distribution des prix.

Vaccination et revaccination. J'exige et obtiens que tous les enfants fréquentant l'école soient vaccinés. Peut-être obtiendrais-je aussi peu à peu qu'ils soient revaccinés après 10 ans. Deux l'ont été dans la dernière année scolaire.

Musée scolaire. Pour rendre attrayant et profitable l'enseignement des notions de sciences physiques et naturelles, notamment, je me suis appliqué, depuis quelques années, à réunir  en un musée scolaire, comme l'on dit les collections suivantes:
  1    Objets fossiles;                                                     
  2    Minéraux (60 environ);
  3    Le fer et l'acier (fabrication);
  4    Le zinc (fabrication);
  5    Classification des végétaux d'après leurs graines);
  6    Herbier des plantes les plus connues (100 types);
  7    Herbier des fourragères (100 variétés);
  8    Les céréales cultivées (nombreuses variétés);
  9    Bois indigènes et exotiques;
  10  Classification des insectes (utiles et nuisibles en agriculture);
  11  25 diptères, quelques coléoptères des indes;
  12  25 lepiboptères;

Cours d'adultes. Des cours gratuits pour les adultes sont faits chaque hiver à l'école. Ils ouvrent le 1er novembre pour prendre fin le 15 février, date à laquelle recommencent les travaux des champs..
Le programme de ces cours est celui du cours supérieur de nos écoles primaires (points importants); j'y ajoute des notions d'arpentage et de comptabilité agricole. Le cahier de roulement y est tenu.
Vingt élèves se sont fait inscrire pour les cours d'adultes l'hiver dernier et 12 les ont suivis régulièrement . Après 3 années de fréquentation assidue, il est délivré aux meilleurs sujets un diplôme de mérite qui complète le certificat d'études ou en tient lieu. Le adultes qui suivent les cours font partie en même temps de l'Association des Anciens Elèves dont nous parlons ci-après.


Conférences populaires; Six conférences ont été faites l'hiver dernier et ont réuni un bon nombre d'auditeurs. Je cherche à donner ces conférences tout l'attrait désirable; la plupart sont accompagnées de projections lumineuses qui les rendent plus expressives, plus animées. Non seulement, les conférences populaires sont instructives, mais elles offrent aussi à nos campagnards un but de sortie, l'occasion de se rencontrer, de se toucher des coudes, comme l'on dit aujourd'hui ou la vie des champs devient  matérielle et casanière.

Société amicale ou "Petite A". J'ai fondé en novembre dernier, sous patronage de la municipalité, une société ou cercle de jeunes gens dans le but de vulgariser le goût du tir , d'exercer la gymnastique et de cultiver aussi le lettres et la musique. La société compte aujourd'hui 25 adhérents. Un grand nombre de sociétés analogues ou "Petites A" comme on les appelle, sont organisées un peu partout  et fonctionne admirablement, dit-on. Elles offrent un utile passe-temps à nos adultes, permettant de donner un lendemain à l'école et de former une transition entre elle et le régiment.

Il est bon également de grouper autour de cette école tous ceux qui, ayant passé sur ses bancs , ont pu apprécier ce qu'elle vaut ceux-mêmes qui, sans avoir été ses élèves ont conscience de son importance et de son rôle. Ainsi réunis, nous pouvons mieux la protéger; elle deviendra de moins en mois un lieu de passage et apparaîtra bientôt dans notre démocratie républicaine comme le foyer d'une véritable famille morale.

                                                                              A Sermaise, le 21 septembre 1899

                                                                                                L'instituteur
                                                                                                E LEGRAND